février 04, 2006

manifeste de la bande dessinée nomade




il etait une fois en Sardaigne
(en l'an 2003).

Sur fond de musique tropicale, David B. dessine à la table de travail juste à côté. Entre les palabres et les fonds de thé à la cardamome naît l’idée d’une narration fluide qui puisse refléter l’idée poétique d’une relecture du réel. Je pense à un grand récit parallèle, entre Japon, Europe et Amérique du Sud, une histoire démesurée : celle de trois personnes qui finiront par se rencontrer en un seul et fugace instant. 400 planches ? Pourquoi pas ? Naissance de Baobab. Nuits ardentes, sardo-africaines. Dans mes rêves, mon oncle Rodchenko m’exhorte : « ne pas oublier l’utilisation du collage photographique et relancer la bichromie ! ».

« La bichromie, l’hommage à l’estampe dans son acception primitive, qui unit l’avant-garde de la bande dessinée à l’avant-garde artistique » proclamerai-je à David le jour suivant.
Lui, tôt levé, m’écoute en beurrant une tartine et trace les grandes lignes d’une relecture des années soixante, celles de son enfance. Babel, à considérer comme la suite de L’ascension du Haut Mal, raconte les grands événements culturels et sociaux de l’époque avec une écriture soutenue qui embrasse onirisme, documentaire, narration objective et auto-biographie. Nous sommes exhaltés.

(à suivre)